Professeur des universités en Histoire, esthétique et anthropologie des arts du spectacle, Brigitte Prost exerce à l’Université Marie et Louis Pasteur (UMLP), en Franche-Comté, depuis décembre 2021 dans le Département des Arts du spectacle dont elle assure la direction depuis son arrivée, tout en y étant responsable du Master « Pratiques scéniques et Théâtres du Monde » - après avoir été MCF à Rennes 2 en Arts du spectacle (2006-2021).
Son parcours scientifique a conjugué principalement l’épistémologie des arts de la scène et celles de l’histoire, de l’anthropologie des arts du spectacle, ainsi que de l’ethnoscénologie. Elle a travaillé à une histoire du théâtre via celle des mises en scène des classiques français du XVIIe sur la scène contemporaine pour son doctorat en Études théâtrales à Rennes 2. Cette recherche, elle l’a poursuivie avec une étude sur « Molière hors de l’hexagone » – un travail qui a abouti à un ouvrage collectif aux Éditions Domens.
Puis elle s’est rendue régulièrement en Inde, depuis 2006, et a travaillé avec la Compagnie Prana. Elle a ainsi obtenu l’«Aide à la recherche et au patrimoine en danse » du Centre national de la Danse (CND) pour étudier « la patrimonialisation du Mohini Attam » avec Brigitte Chataignier, fait des conférences-démonstrations avec cette dernière en Inde, à l’île de la Réunion et en Métropole, ainsi que des suivis dramaturgiques, un CD sur les chants du Mohini Attam pour la collection Inédit de Maison des cultures du monde, des colloques avec Michel Lestréhan – spécialiste de Kathakali et de Kalarippayatt —, et elle continue activement à mener des collaborations artistiques et de recherches avec l’un et l’autre.
Elle a ainsi opéré un double déplacement : d’abord vers l’étude de classiques d’autres cultures (Kathakali, Mohini Attam, Nô, Topeng, Kunqu, Legong, Jīngjù...) et de formes rituelles (Dama, Teyyam, Calonarang, Ta'zieh …) ainsi que vers celle de la patrimonialisation de formes spectaculaires traditionnelles, mais aussi vers l’analyse de transferts culturels interrogeant en anthropologue ce qu’est l’identité culturelle et l’interculturalisme/le métissage/la créolisation/l’hybridation, dans l’héritage notamment de Maurice Godelier, de Christian Bromberger et de Daniel Favre.
Son mémoire d’HDR (2019) qui portait sur Satoshi Miyagi, un artiste transnational et humaniste indique combien Brigitte Prost cherche à construire une histoire du spectacle vivant qui passe les frontières de l’hexagone, avec une focale particulière sur la question de « l’interculturalisme » : en choisissant d’étudier plus précisément l’histoire de S.P.A.C. (Shizuoka Performing Arts Center) et de se consacrer à cette figure de l’histoire du théâtre contemporain au Japon, Satoshi Miyagi, directeur de S.P.A.C. depuis 2007, il s’est aussi agi pour elle de rassembler les informations éparses sur un pan de l’histoire mondiale du théâtre peu exploré. Ce faisant, elle a également opté pour la prise en compte de différents types d’histoire, aussi bien l’histoire culturelle, l’anthropologie historique, voire l’histoire sociale, tout en travaillant avec les outils de l’analyse des spectacles, et parfois aussi ceux de la critique génétique et de l’anthropologie théâtrale (pour l’analyse des trainings de Tadashi Suzuki et de Satoshi Miyagi).
À ARTA, elle a assisté, non seulement la Cie Prana, mais aussi Guy Freixe et Omar Porras – sur des masterclass de jeu masqué.
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