« Quand je suis arrivée en France, je ne parlais pas la langue alors j’essayais de tout comprendre par les gestes. La danse m’a sauvée pour comprendre le monde, le monde qui est visuel et n’est pas forcement prononcé.
Entre les gestes, il y a beaucoup de dialogues, beaucoup d’échanges autres que ce qui se voit. J’ai beaucoup travaillé sur ces fantômes autour de nous. » Kaori Ito
A travers une approche pluridisciplinaire qui croise le théâtre, la danse et la performance, ce stage propose de se questionner sur les fantômes, sur les présences invisibles qui sont perceptibles. Le théâtre parle de fantômes. En citant le texte de quelqu’un qui n’est plus là, nous pouvons faire dialoguer le passé et le présent.
Dans le théâtre Nô, l’illustre forme du théâtre classique japonais, les héros sont souvent des fantômes. Les apparitions sont des morts qui veulent aller vers la mort. Au Japon, on vit toujours avec les fantômes. Certains sont drôles, tel le fantôme qui veut nettoyer le mur mais qui fait une tâche, ou celui qui aime être en hauteur et qu’on aperçoit à travers la fenêtre…, etc. Lors d’une présence forte et inexplicable, il y a souvent les fantômes. En tant qu’acteurs, ou danseurs, nous avons tous besoin de cette présence cachée qui s’élargit, se propage au-delà de nous.
L’idée est de travailler sur cette thématique avec humour et humanité, car souvent, la mort nous donne envie de vivre et de rire de la vie.»
Nous allons faire beaucoup d’exercices d’improvisation pour nous habituer à connaitre le corps de chacun et travailler sur la notion d’espace et sur le groupe. J’aimerais que chacun trouve une danse, une manière de bouger unique qui lui appartient. Nous allons aussi travailler avec des images de paysages, des marionnettes et le vide pour essayer de vider nos corps le plus possible pour faire sortir des éléments essentiels.
Dans la philosophie japonaise, l’imagination est très importante. J’aimerais donc partager ces expériences avec vous. Kaori Ito