Comment, sur un plateau nu, seul ou à plusieurs dire et jouer l’histoire de notre temps ?
Tel sera le double défi :
Pour cela, créer un théâtre où tout geste, toute parole, toute intonation soit crédible. Il s’agit d’abord de croire en ce qu’on raconte et de faire croire à son histoire… Ensuite, il faut pouvoir trouver les signes précis de chaque action et les rendre compréhensibles pour le spectateur. Ce faisant, il importe de ne tomber ni dans l’illustration, ni dans : l’art consiste moins à montrer qu’à laisser percevoir…
Nous tirerons partie des techniques de la commedia dell’arte et du clown, auxquels s’ajouteront celles de l’art du conteur-joueur tel que l’ont développé Dario Fo et Philippe Caubère (à partir de ses expériences vécues au Théâtre du Soleil, notamment dans L’Age d’or, création collective fondée sur le jeu masqué où Lucia Bensasson fut elle-aussi protagoniste.)
Comment traiter de l’actualité quand le théâtre implique une nécessaire mise à distance ?
Comment Lilian Gish, Griffith ou Chaplin s’y prirent-ils au cinéma ?
Comment Brecht, homme des planches, aurait-il fait ?
Les références au burlesque du cinéma muet, ainsi qu’au registre grotesque seront utiles.
Histoires recueillies ou inventées
Il sera demandé à chaque participant de préparer une histoire de son cru, faisant intervenir plusieurs personnages.
Matières à histoires tirés des répertoires
Seront également proposés pour le travail des matériaux tirés ou adaptés de trois œuvres du répertoire de Brecht et du Pansori (en lien avec la deuxième part du stage)
Improvisations sur thèmes et construction de séquences
Des séquences seront ici élaborées à partir des propositions d’acteurs sur le plateau.
Tisser, entretenir la relation avec les spectateurs
La création de chaque personnage se fera par étapes, à partir de différentes esquisses résultant d’improvisations, où le rôle de l’assistance comme partenaire imaginaire de jeu sera déterminant. On cherchera non seulement la crédibilité mais la complicité des spectateurs.