L’atelier traitera des différentes possibilités de composer un personnage, et trouver sa structure et sa silhouette. L’imaginer, le provoquer et le laisser agir, ouvrant un certain espace pour ses actions et le suivre au lieu de le forcer. Nous rechercherons quel type de liberté peut être acquise dans les limites d’un texte dramatique et comment cette liberté peut se manifester dans la trame pré-existante d’un récit et dans le développement du personnage. Comme base, nous utiliserons deux pièces de théâtre contemporain d’une jeune auteur bulgare Yana Borissova. Ses textes sont caractérisés par la façon dont la poésie interfère avec la vie quotidienne et se cache derrière des actions banales et des situations. Il sera demandé aux stagiaires de préparer une scène supplémentaire ou un monologue tiré d’autres textes contemporains choisis ultérieurement. L’objectif de l’atelier sera de suivre le développement d’un personnage tout en avançant dans le texte avec le regard extérieur du metteur en scène et de la dramaturge (Yana Borissova), qui sera présente pour répondre aux questions concernant la création d’un personnage dans l’écriture.
La première semaine de l’atelier sera consacrée à la découverte des textes qui seront étudiés par des lectures et des analyses pour trouver une première approche du personnage et de la situation. L’idée est de développer des outils généraux pour entrer dans le texte comme si nous entrons dans un espace inconnu. Cet espace doit être habité par nous, sans nécessairement être détruits ou modifiés d’une manière qui lui ferait perdre sa structure initiale.
La deuxième semaine, nous choisirons des extraits et formerons des petits groupes pour travailler sur ces extraits. Du temps et de l’espace sera laissé à chaque groupe pour travailler par lui-même et proposer une approche de la scène. Les travaux seront supervisés et il y aura des discussions générales pour essayer de résoudre les problèmes et les questions qui pourraient apparaître pendant le processus de travail.
Dans la troisième semaine, les participants seront invités à travailler sur certaines scènes ou des monologues à partir d’autres auteurs contemporains (la sélection sera faite plus tard) sans perdre trop de temps sur des débats théoriques, mais plutôt en trouvant le plaisir de l’instant de l’action sur scène. Ce sera considéré comme une pause dans le travail effectué dans les deux premières semaines. Et après cette courte pause, nous allons retourner à notre premier choix d’extraits en essayant de les relier en un résultat plus fluide. Tout cela vise à nous rappeler le sentiment initial de la liberté que nous avons tendance à perdre en travaillant sur la création d’une pièce de théâtre. C’est le cas pour les acteurs ainsi que pour les metteurs en scène. L’atelier traitera de cette question d’une manière qui pourrait nous inspirer et nous libérer de l’habituelle peur que nous avons lorsque nous répétons, faisons des essais et nous perdons pendant les répétitions et, échouons, tout en créant.
Galin Stoev fait partie d’une nouvelle génération théâtrale, dont le travail de création, issu des transformations subies dans les pays de l’Est, se fait connaître au tournant des années 2000. Originaire de Varna, en Bulgarie, il est diplômé de l’Académie nationale des Arts du théâtre et du cinéma de Sofia où il fait ses débuts de comédien et metteur en scène en 1991. Il y crée de nombreux spectacles dont Madame de Sade de Mishima ou Le Cercle de craie causasien de Bertolt Brecht. Très vite, ses activités le mènent sur les scènes internationales. Il travaille aussi à Leeds, Bochum, Stuttgart notamment, avant de s’installer à Bruxelles. Là, il rassemble un groupe de comédiens français, belges et suisses rencontrés à l’occasion d’une master-class, avant de créer sa propre compagnie, Fingerprint. Une autre rencontre déterminante dans son parcours est la complicité qui le lie au jeune auteur russe Ivan Viripaev dont il a mis en scène plusieurs textes : Les Rêves (2002), Oxygène et Genèse n°2. En 2007, il met en scène La Festa de Spiro Scimone à la Comédie Française et est invité au Festival d’Avignon avec Genèse n°2. En 2008, créera Douce Vengeance de Hanokh Levin au Studio-Théâtre. A Paris, en 2011 deux créations.
Danse «Delhi» d’Ivan Viripaev, au Théâtre de la Colline. et à la Comédie Française Le jeu de l’amour et du hasard, de Marivaux. Ce sera la deuxième fois qu’il vient à ARTA.