Laurent Gaudé, dramaturge et romancier (Prix Goncourt 2004), appelle à « explorer la pâte humaine dans toute sa complexité, sans avoir peur d’explorer la part d’ombre, pour voir ce que l’homme est vraiment, et ce dont il est capable. Plonger notre regard dans les méandres de l’âme humaine est une nécessité. De même qu’étudier les recoins de l’histoire, ou que poser notre regard, dans le monde d’aujourd’hui, sur des endroits qui voudraient rester cachés. C’est aussi cela, notre devoir de vivre. »
Temps de rencontre et de travail partagé sur le plateau entre auteur et acteurs, ce stage mené par Jean-François Dusigne et Laurent Gaudé conduira chacun à concrétiser les outils qui lui seront nécessaires pour engager ensemble une exploration dramaturgique visant à poser les jalons d’une création naissante.
Une pièce de Laurent Gaudé en cours d’écriture, Même si le monde meurt, dont il reste à concevoir la seconde partie, sera ainsi mise en chantier.
La recherche s’appuiera d’une part sur l’improvisation et la mise en jeu de propositions dramaturgiques, qui déclineront le thème de « la fin du monde ».
D’autre part, le travail prendra également appui sur le souffle de la parole et l’impulsion du texte.
Porter son attention sur le souffle requis par chaque texte amène à mieux cerner son rythme propre. De même que le débit, les inflexions, le timbre varient selon les situations, tout être a un corps, une organicité, un comportement et donc une voix qui lui sont spécifiques. Nous chercherons à ainsi distinguer les différentes voix qui parcourent la pièce en gestation de Laurent Gaudé.
Plutôt que de s’appesantir sur les mots, nous nous exercerons à suivre leurs impulsions sonores, libérer les énergies, canaliser le phrasé, soutenir le flux vocal, chuchoter puis laisser résonner, dans l’accueil du silence. Préciser le regard, engager corps et voix dans l’espace, ponctuer, syncoper, articuler les rythmes du mouvement et de la parole. Bouger, évoluer, rebondir, se laisser inspirer, et… Jouer !