Le William Esper Studio de New-York

L’école américaine initiée par Sandford Meisner

Du 11 au 29 mars 2013

Stage dirigé par William Esper et Suzanne Esper

Conventionné AFDAS

Après avoir été son plus proche collaborateur, William Esper poursuit la démarche initiée par Sandford Meisner, l’une des trois branches de l’Actors Studio.

Sandford Meisner a formé des artistes de renommée internationale comme Sydney Pollack, David Mamet, Jon Voight, James Caan, Steve McQueen, Robert Duvall, Diane Keaton… Après avoir été pendant dix-sept ans à ses côtés comme professeur et directeur, William Esper et Suzanne Esper ont formé à leur tour les nouvelles générations d’acteurs du théâtre, du cinéma et de la télévision, tels : Kim Basinger, Jennifer Beals, Kristen Davis, Kim Delaney, Calista Flockhart, Peter Gallagher, Jeff Goldblum, Patricia Heaton, William Hurt, Christine Lahti, John Malkovich, Gretchen Mol, David Morse, Sam Rockwell, Michele Shay, Paul Sorvino, Mary Steenburgen, Patricia Wettig, Richard Schiff, Dule Hill, Timothy Olyphant, Molly Price, Tonya Pinkins, Dean Winters, Aaron Eckhart, Wendy Malik, Tracee Ellis Ross, and Joe Lisi.

Distincte de celle de Lee Strasberg, cette méthode de l’ « American Acting » initiée par Sandford Meisner et William Esper vise à donner à l’acteur liberté et spontanéité dans son approche du rôle, conçu dans sa relation à l’autre. Les facultés d’adaptation et d’interaction entre partenaires sont tout particulièrement développées, à travers un entraînement qui met l’accent sur le potentiel imaginatif et artistique de l’acteur. Poussant l’acteur à se défaire de ses habitudes par des exercices visant à se mettre en état de perpétuelle adaptation, William Esper et Suzan Esper feront découvrir cette méthode conçue pour rendre les partenaires plus réactifs, notamment par des procédés de répétition de paroles qui obligent à ne plus « coller » au sens des mots, qui permettent de se libérer des préjugés, stéréotypes et idées préconçues, par l’attention portée aux variations de comportement du partenaire.

THE WILLIAM ESPER STUDIO, NEW-YORK, « the world‘s foremost studio dedicated to Meisner based actor training ».

Lee Strasberg, de Stella Adler et de Sanford Meisner furent tous trois membres du Group Theatre fondé en 1931, une pépinière d’acteurs, de metteurs en scène et d’écrivains, qui initièrent à New-York la création de l’Actor Studio, en 1947. Leur ambition fut d’instaurer un théâtre de répertoire et de former un nouvel acteur, en adoptant une manière de travailler inspirée de l’école russe de Stanislavski. C’est au Group Theatre que Strasberg a développé sa méthode basée sur l’improvisation, la mémoire sensorielle et affective, la relaxation et la concentration, ainsi que l’exploration de ce qu’il nomma « les moments privés de l’acteur ». Mais très vite, un violent conflit éclata en interne, opposant Lee Strasberg à Stella Adler et Sanford Meisner.

Chacun a depuis développé sa propre voie. Sandford Meisner s’est érigé contre l’introspection qui isole et coupe l’acteur de ses partenaires. Il constata en effet que l’effort volontaire de réminiscence du vécu bloque souvent l’acteur. A l’encontre de Strasberg qui poussait les acteurs à puiser laborieusement dans leur propre passé, Sandford Meisner travailla sur l’éveil comportemental, la relation à autrui, et l’ouverture à son environnement, objectant que l’imagination, débordante et sans limites, pouvait conduire à une expérience scénique tout aussi authentique, tout aussi sincère. (Qu’est-il préférable, demandait-il avec humour : se tourner sur son passé pour tenter de se souvenir de circonstances analogues, ou se projeter dans le futur pour une aventure possible si la situation consiste par exemple à se préparer à passer une nuit avec Sophia Loren… )

Programme détaillé

  1. Seront proposés des exercices d’improvisation et des textes écrits pour guider l’acteur à la pleine réalisation de soi et la construction du rôle. La classe inculquera les principes de base du jeu juste, soulignera la connexion de l’acteur à ses impulsions spontanées et favorisera une connexion sensibilisée à ses partenaires acteurs. Par des exercices tout à fait inédits, William Esper et Suzan Esper s’emploieront à ce que l’acteur ait pour priorité l’écoute de l’autre, l’attention à son comportement réel, en tant que personne et non personnage sur le plateau. La pratique s’attache d’abord à la justesse d’interaction entre partenaires, à leurs facultés d’adaptation et de réactivité lorsqu’ils improvisent les situations avec leur propres mots. Les exercices visent à inciter l’acteur à porter davantage attention à la réalité amenée par le partenaire, à jouer avec tout ce qui survient sur le plateau en sachant s’adapter au moindre imprévu pour faire ainsi « feu de tout bois. » Pour se rendre sensible à l’entourage, à l’environnement, l’entraînement s’attache à libérer l’acteur de tout ce qui bloque ses facultés d’écoute et de ressenti. Les consignes et paramètres d’improvisation proposés amènent à faire l’expérience de l’écoute et de la réponse à autrui, tout en stimulant la spontanéité et la créativité, sans se restreindre par autocensure ou jugement mental. Les « Exercices de Répétition », permettent également de se détacher du souci du texte, tout en constituant des gammes, des échauffements fondamentaux pour trouver en soi les moyens d’être juste, sincère et crédible dans le jeu. La construction de la fiction et des personnages vient ensuite.
  2. A partir d’un choix de textes de grands écrivains tels que Tennessee Williams, Arthur Miller, Eugene O’Neill, Sean O’Casey et Henrik Ibsen, les acteurs exploreront leurs pouvoirs d’interprétation sans perdre le sens authentique de soi. William Esper a poursuivi le projet inachevé de Meisner en s’appuyant sur le rythme et la scansion des textes en vue de dépasser la « réalité conversationnelle ». Analyse approfondie des monologues et dialogues travaillés. Mise en valeur et précision contextualisée des situations. Analyse approfondie des monologues et dialogues travaillés. Mise en valeur et précision contextualisée des situations. Après avoir créé le flux émotionnel à partir de paramètres personnels ajoutés aux circonstances données du personnage, l’acteur doit se lancer avec ses mots « comme un canoë sur un torrent. »