Yves Sioui Durand est membre de la nation Huronne-Wendat, auteur dramatique, metteur en scène et acteur. Il fut le collaborateur de Jean-Pierre Ronfard, fondateur du Nouveau théâtre expérimental de Montréal et par la suite, de Robert Lepage. C’est en 1985 qu’il a fondé la compagnie de théâtre mythologique amérindien Ondinnok qu’il dirige depuis avec Catherine Joncas. La même année, il participait au premier des festivals du théâtre des Amériques et il obtenait le prix Américanité. Depuis, il poursuit une oeuvre théâtrale originale et unique au Québec, un théâtre fondée sur la spiritualité amérindienne qui cherche à se réapproprier le territoire imaginaire ancestral. Son influence artistique dépasse les frontières du Québec et s’étend à la scène nationale et internationale. Il a su transgresser les barrières linguistiques par des collaborations transculturelles audacieuses, il a construit des collaborations avec les artistes autochtones du Canada anglais. Artiste interdisciplinaire, aussi nous le retrouvons en 2000 sur le terrain de la performance au Japon, à l’invitation du festival de performance Mixed Media Art Communications de Tokyo, puis en 2004, à la Rencontre internationale d’art performance à Québec. Profondément engagé dans la défense des cultures amérindiennes, il plaide pour une reconstruction culturelle. Révolté par l’absence de transmission des valeurs culturelles de son peuple et le sous-développement des artistes autochtones du Québec, Y. Sioui Durand a travaillé entre 1994 et 1997 à la création du premier théâtre amérindien de guérison à la demande de la communauté Atikamekw de Manawan pour contrer la violence communautaire. De 2004 à 2007, il poursuit son projet pédagogique en développant en collaboration avec l’École Nationale de Théâtre du Canada, le premier programme d’enseignement professionnel du théâtre pour les amérindiens du Québec. Il est le premier metteur en scène amérindien invité à diriger un stage auprès d’acteurs professionnels européens à l’ARTA. Ses textes dramatiques et ses analyses théoriques ou critiques qui ont été publiés, osent mettre en lumière les distorsions sociales causées non seulement par les forces assimilatrices mais par le laxisme des dirigeants autochtones.