Les Karanas, de la sculpture à la danse 

Padma Subrahmanyam et Dominique Delorme

Du 2 au 20 juillet 2007

Le Natya Sâstra est sans doute le traité de dramaturgie le plus ancien au monde. Il fut composé dans l’antiquité par Bharata qui le rédigea en sanskrit. A travers toute l’Asie du Sud-Est, il donna lieu au développement d’une multiplicité de styles.

Lors des six derniers siècles, la pratique des karanas fut jugée trop sensuelle. Pour diverses raisons, notamment éthiques, elle finit par disparaître. La danse fut alors considérée pour sa valeur esthétique, et perdit son potentiel suggestif. Dès le XVe siècle, les nouveaux traités de dramaturgie confirmèrent ainsi la scission entre la danse et le théâtre.

En observant les bas-reliefs des temples, en s’inspirant de la sculpture et en comparant les différents commentaires du Natya Sâstra, Dr. Padma Subrahmanyam a rétabli dans ses aspects pratiques la relation entre la danse et la dramaturgie. La comparaison des écrits et des sculptures des temples lui a permis de reconstruire les 108 karanas (unités de danse et d’action décrites dans le traité), depuis longtemps figés dans les sculptures de pierre et de bronze.

Elle est ainsi parvenue à recréer leurs mouvements expressifs, qui témoignent d’une pleine liberté des sens. En transmettant ce qui constitue les fondements de la danse et de la dramaturgie indienne, Padma amène chacun à libérer son potentiel, et ce, quelle que soit sa pratique initiale.

Padma Subrahmanyam