Ce stage s’adresse à des danseurs, comédiens, artistes circassiens, musiciens, chercheurs, ou toute personne intéressée par la danse indienne (débutants ou confirmés).
En Inde du Sud, le Kérala a apporté aux arts du spectacle une contribution d’une richesse exceptionnelle, tel le Mohini Attam1.
Le nom de Mohini Attam* ou “Danse de l’Enchanteresse”, tire son origine de la mythologie hindoue. Le dieu Vishnou, protecteur de l’ordre du monde, s’incarne à plusieurs reprises en Mohini pour vaincre les démons.
Pratiqué en l’honneur des dieux et déesses, le Mohini Attam, style du sud-ouest de l’Inde est une danse aux figures élégantes chargées de symboles. Elle est caractérisée par l’ampleur et la souplesse des mouvements, la douceur des courbes et la grâce de l’expression. Dans les pièces narratives, l’interprète incarne une héroïne noble qui s’adresse au-delà de son Bien-Aimé, à la divinité.
Autrefois dansé dans l’enceinte des temples, ce style s’enracine dans la tradition des danses sacrées comme dans celle des danses collectives rituelles. Cette danse connut son apogée au XIXe siècle à la cour du Maharajah Swati Tirunal, grand mécène et compositeur. Après être tombé en discrédit, cet art fut réhabilité par le poète Vallathol, fondateur de l’académie du Kalamandalam en 1930.
Comment combiner jeu, danse, paroles et chant fondé sur l’exploration des fondamentaux du Mohini Attam, danse de l’Inde du Sud. Coordination des mouvements du corps, transmettre des sentiments grâce à une gestuelle codifiée.
Les amples circonvolutions du buste, la fluidité des mouvements des bras, le plié souple des jambes, le rythme rigoureux imparti par les pieds, caractérisent cette danse de style lasya, féminin et gracieux. Le langage gestuel des mudras, et le jeu des expressions abhinaya, traduisent une poétique riche, aux sentiments universels.
Tout en transmettant les fondamentaux de la danse classique indienne, ce stage nourrit de ses apports la création, dans une perspective transculturelle. Après une préparation spécifique du corps inspirée des techniques indiennes et occidentales, les participants sont invités à traverser le mouvement dansé dans sa douceur, son énergie et sa fluidité.
Nous accorderons une place fondamentale au souffle, au ressenti et à l’ancrage pour chaque mouvement, posture, attitude et geste. Nous rechercherons ainsi un lien poétique et sensible avec l’état intérieur.
Préparation corporelle et énergétique inspirée du yoga, de l’art martial Kalarippayatt et de la méthode Feldenkrais®.
Pratique du Mohini Attam :
Salutation suivie d’une selection de tulipu (mouvements circulaires), frappes de pied en rythme, adavu (pas de base) dans la dynamique lasya, féminine et gracieuse, marches stylisées.
Placement du corps, précision, espace et directions, cadre de jeu. Les mouvements en courbes semblent aisés, portés par la respiration selon un tempo lent ou modéré. La danse sera reliée à la musique par une pratique du chant, et la déclamation des vaitaris, syllabes rythmiques.
Exercices des yeux en position assise, les navarasa, expressions du visage et leurs déclinaisons. Le language des mudras, gestes stylisés des mains. Projection du regard et expressivité, exploration de différents registres narratifs et situations imaginées.
Extraits de padam-s-, poèmes dansés sur des thèmes amoureux ou dévotionnels. Le chant est en sanskrit ou en malayalam, la langue du kerala, selon un mode musical et un rythme choisi, faisant porter l’attention sur l’aspect expressif et dramatique du Mohini Attam. Présentation des caractères et leur environnement. L’adresse à autrui.
L’ensemble de cet apprentissage impliquera une sensibilisation au rituel et au symbolique de la danse et du théâtre indien.
Nombre d’heures totales : 12
6 rue Wurtz, 75013 Paris
Vendredi 8 décembre 2023 à 20h30
Mohini Attam, peut s’écrire aussi Mohiniyattam ↩