Comment s’entraîner sur les textes ?
Comment aborder un rôle sans l’enrober de sauce indigeste ? Sans plaquer dessus un ton apprêté ? Comment différencier les auteurs, comment distinguer les multiples voix qui parcourent une œuvre ? Tout être a un corps, une chair, un comportement qui lui sont spécifiques : le débit, les inflexions, le timbre et le grain de sa voix varient selon les situations.
Chaque action, même la plus infime, engage un certain type de tension. Suivant l’événement rencontré, le cœur bat plus ou moins vite. L’organisme ne cesse de s’adapter, de changer de dynamique. Commencer par respirer organiquement le texte, en portant son attention sur le souffle qu’il requiert, conduit à cerner le rythme propre de celui qui « écrit à voix haute ».
Plutôt que de s’appesantir sur les mots, il s’agit de suivre leurs impulsions, libérer les énergies, soutenir le flux, laisser résonner.
Préciser le regard, parler à voix haute en engageant tout le corps dans l’espace, ponctuer, syncoper, articuler les rythmes du mouvement et de la parole. Bouger, évoluer, rebondir, se laisser inspirer. Intéragir avec l’autre, dans le plaisir du dire et de la joute orale…
Cet atelier vise à aider chacun à révéler son potentiel musical, à approfondir les acquis personnels et à accompagner d’éventuels projets. Il s’agit de développer l’autonomie de l’interprète : l’aider à prendre lui-même conscience du chemin qu’il veut découvrir et des éléments techniques qu’il doit acquérir ou affiner pour réaliser son chant intérieur. L’improvisation vient compléter les exercices fondamentaux dans la perspective d’explorer isolément ou conjointement les paramètres suivants : .nature du son, acoustique, attaque, résonance…
Avec les comédiens ou les chanteurs, les éléments précédents sont mis en relation avec des textes et leur mise en espace : prise de conscience des relations mélodiques et rythmiques du texte, synchronisation ou non avec la musique, déplacements en fonction du tempo, du rythme.
« En improvisant aux côtés des acteurs balinais avec lesquels nous n’avions ni langue ni référence culturelle communes, nous nous apercevions que les codes de jeu que nous recherchions étaient universels. Quand un acteur balinais met le masque de Pantalon et se lance dans une improvisation dans laquelle un acteur français peut entrer sous le masque d’Arlequin, chacun peut alors réaliser combien la Commedia dell’arte est vivante. Car le masque conduit sur le rivage d’un théâtre théâtral ».
Cet atelier se propose d’explorer le principe du jeu masqué, avec et sans masque, et d’en comprendre les lois. Alternant récit et improvisation de situations, le travail s’appuiera sur des extraits de textes dramatiques et des canevas.
Les thèmes abordés au cours des ateliers :
Corps relâché, corps en éveil, le sol partenaire, l’animalité, action et réaction, passer d’un état de corps à un autre, l’état de corps nécessaire à une action, de l’immobilité à l’acte, de l’acte à l’immobilité, jaillir.
Corps en relation, corps qui construit en dialogue, la proximité ou le lointain de l’autre, la chair, l’aura, la prise de l’autre, l’étreinte, violence et douceur, éros et thanatos.
Corps qui se représente, corps en représentation, l’avant entrée en scène, le corps théâtral, l’espace à prendre, le rituel et le chaos, Apollon et Dionysos.