Chhau de Mayurbhanj

Le Chhau est une danse ancienne de l’Est de l’Inde. Il tire ses origines des vieux états princiers, où il a été encouragé comme une forme d’art martial, et dans les temples religieux où il s’associe au culte de Shiva. Dans le Chhau, les mouvements stylisés sont basés soit sur le maniement des armes comme l’épée et le bouclier, soit sur l’imitation des animaux comme le tigre et le cerf. Ils peuvent aussi représenter l’activité quotidienne du village comme balayer le sol, marteler ou pilonner. La technique de la danse se base sur deux grandes séries de mouvements : les topka et les ufli. Le mot topka pourrait se traduire par : pas, démarche, allure, mimétisme des mouvements trouvés à l’état brut dans la nature. Le mot ufli caractérise les mouvements fonctionnels de la vie quotidienne. Six topka essentiels constituent la base des pas ou chali, parmi lesquels nous citerons en exemples :

  • le dooba topka, ou le comportement d’un homme adressant un compliment à une femme timide, ce qui l’oblige à baisser la tête : les épaules caractérisent le mouvement;
  • le uska topka, ou mouvement de l’abandon heureux du corps : il utilise le corps tout entier. Dénombrer tous les ufli se révèle pratiquement impossible. Parmi les plus significatifs et les plus utilisés dans le chhau de Mayurbhanj :
  • kharka : nettoyer le sol avec un balai de fibres;
  • gadhua : s’asperger d’eau;
  • chalka : marcher en état d’extase...

Lorsqu’un topka se combine avec un ufli, le mouvement prend le nom de bhangi. Comme dans toutes les danses de l’Inde, existent deux styles d’exécutions bien distincts. Le style viril, martial, énergique s’appelle tandava, tandis que le style plus féminin, lascif, souple prend le nom de lasya. Tous les topka, ufli et bhangi peuvent être interprétés selon l’un ou l’autre style.