Jeu de masques du Topeng

Théâtre masqué de Bali

Du 20 février au 2 mars 2012

Atelier dirigé par Mas Soegeng

Le mot « Topeng », qui signifie « pressé contre le visage », désigne le masque. Son utilisation fut d’abord liée au culte des ancêtres où les danseurs étaient les interprètes des dieux. Alternant danse sacrée et jeu profane, le Topeng passe du raffinement le plus subtil aux caricatures de la vie quotidienne poussées jusqu’à l’absurde.

Le Topeng s’ouvre par une suite de danses masquées avec un ou deux personnages :

  • Le Topeng Kras, au caractère martial violent et autoritaire, incarne le pouvoir.
  • Le Topeng Tua, caractère de la vieillesse et de la piété, représente l’idéal ascétique qui, dans le cycle final de la vie, prélude à l’accès au divin.
  • Les Penasar font office de récitants-bouffons.

Alors que les personnages nobles appartiennent au temps passé, les Bondres, gens du peuple ont la liberté d’aller et venir entre le passé et le présent, d’être dans le récit ou de parler des événements de l’actualité. Leurs improvisations, qui ont pour sujet les problèmes du quotidien ou de société, déclenchent le rire des spectateurs. L’acteur passe alors de l’épopée à la chronique des temps modernes, par l’intrusion de plages d’improvisation qui permettent de commenter librement, de manière humoristique, l’actualité. Les épisodes de chroniques anciennes peuvent ainsi servir de prétexte à extrapolations pour déboucher sur des faits de la vie moderne, et faire alors allusion à des questions contemporaines. Ce faisant, le développement parfois trivial du jeu ne fait jamais perdre le mystère du masque, avec sa tenue corporelle : nul besoin d’en saisir tous les codes pour réaliser combien la danse s’est nourrie de l’observation de la jungle environnante ou de l’immersion dans une nature luxuriante : en s’y confrontant, l’acteur-danseur européen est invité à une plus grande mobilisation animale et sensible du corps, qui déploie jusqu’aux extrémités des doigts et des orteils ses antennes tactiles… Sans oublier la tension du regard, et les suspensions du mouvement, arrêts, ruptures, changement de direction… C’est un être en alerte, sur le qui-vive, instinctif qui se développe alors, prêt à toutes sortes de métamorphoses. Qui va rentrer ? porteur de légendes, visionnaire et chroniqueur, « hiéroglyphe animé » comme l’avait vu Antonin Artaud, l’acteur danse, joue, raconte…

Programme du stage

  • PRÉPARATION PHYSIQUE Développement des énergies dans les différentes parties du corps. Travail des mouvements de base à travers la danse « Baris-Topèng », support indispensable au masque.
  • RÉSPIRATION Elément vital pour la concentration qui amène à l’union profonde avec le masque.
  • REGARD Fixe et intense. Construire un dialogue par le regard du masque.
  • VOIX ET RYTHME Développement de la musique intérieure qui peut conduire au mouvement du masque. Travail du rythme, inspiré par le « KECAK » danse rituel de Bali, utilisant la voix, le mouvement ou d’autre éléments.
  • APPROCHE DU MASQUE Etude des éléments essentiels : les démarches, langages, caractéristiques dominantes de chaque masque. Marche vers la pensée du masque : le masque dans sa totalité.
  • JEU La démarche d’un personnage. Improvisation : Présenter individuellement le personnage trouvé lors du travail, d’une manière simple, courte et construite. Présenter en groupes de deux ou plus les personnages trouvés, liés par une histoire simple, réelle ou absurde.

Le dernier jour de stage donnera lieu à une présentation publique du travail. Prévoir une tenue confortable pour bouger, ainsi que quelques accessoires : chapeaux, manteaux, vestes, morceaux de tissus, sarung, etc.