Le mot signifie « conteur » et trouve ses racines dans le terme « Katha », histoire. Autrefois, plusieurs communautés de conteurs de l’Inde du nord, qui régalaient les spectateurs avec les épisodes de la mythologie, les légendes et les contes populaires, ont incorporé la musique, le mime et la danse dans leurs représentations. Parmi ces communautés, il y avait celle des Kathaks, qui étaient à la fois danseurs et musiciens. Au fil des années, avec la popularité croissante du culte du dieu Vishnu, des hymnes, des compositions lyriques et des chansons sacrées ont été créés et lui ont été dédiés. Le Dieu Krishna (réincarnation de Vishnu), qui est l’inspirateur du Kathak, est souvent associé à l’attribut « Natvara », le danseur divin. Les danseurs choisissent et interprètent fréquemment des épisodes qui relatent les amours de Krishna et Radha, la jolie bergère, cités notamment dans la Gîta Govinda. Les souverains des cours mogholes et hindoues introduisirent la danse à la cour, ce qui entraîna des transformations dans le style. Dès lors, cette danse à l’origine exclusivement dévotionnelle devint aussi un divertissement, s’enrichit de nouveaux éléments et fit une grande part à la virtuosité technique et à la danse pure. On parle souvent de la danse Kathak comme étant à l’origine du Flamenco, que des nomades, des Gitans partis du désert du Thar, auraient apporté jusqu’en Espagne. La technique Kathak aujourd’hui est caractérisée par un langage complexe : frappes de pieds (tatkar), « footwork » rythmique rapide réglé sur un cycle complexe de temps, pirouettes rapides (bhramaris), poétique d’expression (abhinaya) et langage gestuel des mains (mudras). Avec beaucoup d’importance accordée aux rythmes, la danse se construit autour de paroles rythmiques (bols), qui sont accompagnées au tabla ou au pakhawaj, récitées par le danseur avant qu’il ne les interprète avec les frappes de pieds et ses 200 clochettes autour des chevilles. La représentation est donc un dialogue virtuose entre le percussionniste et le danseur. Jaipur, Lucknow et Bénarès sont identifiés comme les trois écoles, ou gharanas, où cet art s’est fixé et où les aspects interprétatifs et rythmiques ont été amenés à un très haut degré de raffinement.