La Parole comme action : Anatoli Vassiliev

Assisté de Natacha Isaeva, Andrei Zizin-Nashchokin, Yelena Redichkina, Valérie Dréville, François Liu

Du 5 au 9 janvier 2009

Cycle préparatoire de conférences « la parole et l’action »

de 14h à 18h. Ouvert à tout public

Anatoli Vassiliev débutera la formation par une présentation de la démarche d’analyse du texte dramatique et du processus de jeu, qui fera valoir la différence essentielle entre texte écrit et texte scénique.

A travers une introduction historique et philosophique, Natacha Isaeva établira des parallèles entre les traditions chinoises et indiennes, la notion de parole dans les expériences para-théâtrales de Jerzy Grotowski et l’approche théâtrale d’Anatoli Vassiliev.

Du 12 janvier au 6 février 2009

Atelier pratique

de 10h à 18h (repos samedi et dimanche)

Pour Anatoli Vassiliev, « c’est le frissonnement du vivant qui propulse, conduit le mouvement, et donne forme », aussi invite-t-il les acteurs français à ne plus considérer le texte de manière figée. Acte vivant, le jeu avec le texte doit devenir une expérience en soi dont la valeur dépasse la réalisation de n’importe quel objet artistique accompli et achevé. De même que la vénération qui entoure l’œuvre littéraire freine la liberté créatrice, il convient de ne pas se suffire du don naturel, point obscur, voire mystérieux, qui peut confiner au narcissisme et empêcher d’évoluer...

Au cours de ce stage, Vassiliev transmettra le protocole de travail sur la parole agissante qu’il a élaboré avec ses acteurs au fil des années. Il constitue l’aboutissement de ses recherches et de sa pratique personnelle, à partir du processus ébauché par Stanislavski dans sa dernière période (à son avis la plus fructueuse). Il s’agit de canaliser l’énergie souple et flexible de l’acteur, pour en tirer des visions, par le biais de schémas et de structures somme toute improbables parce que vivantes, de compositions démultipliées par la présence créatrice des autres êtres humains, artistes-collaborateurs. C’est peut-être une de ses idées clefs : enseigner la différence essentielle entre le texte écrit et le texte scénique, différence qu’opère l’art de la mise en scène en transformant cette première réalité – l’écrit, en réalité tout à fait différente, en réalité de l’action scénique par excellence, et traduire ainsi l’existence littéraire figée en une existence particulière qui coule, qui bouge, qui n’arrête jamais... Le texte littéraire doit d’abord mourir pour que « la vie après la vie » puisse se jouer, se dérouler sur le plateau. Le texte littéraire devient alors un fantôme, tandis que le spectacle joué se substitue à lui comme sa seule incarnation tangible et vivante.

Programme

De 10h à 11h
Training énergétique
Avec François Liu et ses disciples.
La pratique conjuguée du Wu Shu et du Nei-Kung (arts martiaux chinois) recherche le calme aussi bien que la férocité pour arriver à contrôler ses forces physiques et psychiques. L’entraînement vise à maîtriser la circulation de l’énergie dans le corps, à se centrer sur les questions du souffle et de la concentration intérieure. Tout un espace nouveau est alors construit pour y trouver l’énergie ; et c’est cette énergie vivante qui permet d’extraire le son de la parole authentique : parole chantée ou parlée.

De 11h à 13h (du 12 janvier au 23 janvier)
Chant scénique.
Avec Andrei Zizin-Nashchokin et Yelena Redichkina.

De 11h à 13h (du 26 janvier au 6 février)
Training verbal
Avec Valérie Dréville.

De 14h à 18h (du 12 janvier au 6 février)
La parole comme action

  • Les Dialogues de Platon : Ion, Ménon, Criton, Le Banquet et Phèdre.
  • Les monologues tirés des pièces en vers de Molière.
  • L’analyse vise à trouver l’action. L’analyse du texte, qui est faite ici pour le jeu est tout de suite vérifiée et pratiquée sur le plateau : l’objectif est d’aider l’acteur « à mieux tracer et suivre la composition du texte, à recevoir le premier goût du processus vivant, à maîtriser le fleuve de l’énergie spontanée et périlleuse de l’action scénique, pour voir l’action qui se cache derrière les paroles du texte écrit, sans se perdre dans la forêt des mots... »