Du lundi au vendredi, de 10h à 17h
Ce stage est destiné à celles et ceux qui cherchent à (re)trouver un chemin d’interprétation en partant du corps et du rythme vers l’émotion.
L’Abhinaya est la partie narrative et théâtrale commune à toutes les grandes formes de danses classiques indiennes, utilisant un langage gestuel et corporel précis pour exprimer des sentiments, dessiner des personnages et des situations.
Où va la main va le regard, où va le regard va l’esprit, où va l’esprit va l'émotion, où va l'émotion est née l’essence
Abhinayadarpana (traité sur l’Abhinaya)
Nous mettrons ce travail sur l’Abhinaya en perspective avec le travail sur le vers Racinien qui est lui-même en quelque sorte, une géométrie, une grammaire, une chorégraphie de la langue.
Développer de nouveaux outils de jeu, redéfinir les anciens.
Expérimenter ce que le rapport à la musique et le dessin du corps apportent à l’interprétation d’un texte, la découverte d’un personnage.
Voir comment un cadre précis du corps et du geste permet une liberté intérieure pour sentir une émotion et l'interpréter.
Découvrir comment la technique de l’Abhinaya agit comme une « loupe » sur les sentiments exprimés dans un texte — qu’il soit classique ou contemporain.
Une chambre en Inde © Michèle Laurent
Les matins seront consacrés au travail technique:
Un temps d’échauffement collectif.
Les après-midis seront consacrés au travail sur deux tragédies de Racine : Phèdre et Bérénice.
Nous tenterons de voir comment chez Racine, c’est la précision du dire, la plongée dans son « artificialité » qui amène l’acteur ou l’actrice à un état émotionnel.
Comment la respiration qu’impose le vers agit sur le corps de l’interprète et le place dans un état « de force fragile » , de vertige contrôlé.
Il s’agira, en s’éloignant du psychologique, du réalisme, en respectant la prosodie, en « écrasant » l’émotionnel et le déclamatoire, d’aller vers le concret, la force brute du récit.
Il s’agira de soustraire, d’élaguer le jeu pour tenter d’arriver à la matière furieuse du texte.
C’est à travers cette contrainte que les sentiments infinis que contiennent ces pièces pourront se déployer.
Le travail corporel du matin sur l’Abhinaya - convoqué ou intériorisé - sera notre outil pour aborder les œuvres.
Crédits photo: Jean-Louis Fernandez et Anne Lacombe